J'ai perdu un ami...Il dirigeait une confrérie : " les Hérault de l'Akallabeth."
Il ne l'avait pas fondée, mais en avait repris les rênes d'une main de maitre.
Il avait fait de sa Maison de Confrérie un lieu de beauté et de douceur. Un lieu elfique.
Très présent, toujours disponible, acceptant toujours d'aller aider même ses membres les plus faibles, messire Ainaril ouvrait sa Confrérie à qui voulait y entrer, sans jugement ni distinction.
L'ami qui m'y avait introduit le regrettait parfois. Certains étaient insupportables !
Mais, malgré la présence de nombreux officiers, Ainaril se dévouait toujours pour les assister.
J'admirais sa patience, bien plus grande que la mienne, et son abnégation.
Il y avait un peu plus de 80 membres, dont une bonne vingtaine de réguliers.
Un soir, il y a près de six mois, ce fut le drame.
Cette magnifique demeure fut pillée, vandalisée.
Toutes ses possessions disparurent à l'exception de celles soudées aux murs, liées au maître des lieux.
Tout ! Le coffre, les objets, les meubles et tapis, jusqu'à la musique envoutante et le papier peint élégant...
Un peu comme font ces mégères qui, insatisfaites ( à tord ou à raison ) de leur relation avec leur concubin, vous vident la maison commune jusqu'à la dernière ampoule des plafonniers...
Ce fut cet ami, un paisible Maitre du Savoir, qui découvrit la forfaiture.
Ce fut un choc !
Alors qu'il venait paisiblement se ressourcer dans la douce ambiance de sa Maison de Confrérie, il découvrit le silence et un grand vide.
La Maison de Confrérie fut fermée. Une enquête a bien entendu été lancée.
Mais les enquêteurs de Lotro n'ont pas été compétents et le seigneur Ainaril n'avait pas assez l'esprit vengeur pour se passionner sur la question. Dégouté.
Seule certitude : l'auteur est un membre de la Confrérie, et plus précisément un de ses nombreux officiers.
Au bout d'environ deux mois, après moult discussions entre les officiers, moult suspicions les uns envers les autres, de nombreux propos désagréables échangés et surtout beaucoup d'indifférence de la plupart des membres, Ainaril rouvrit les portes de la Maison de Confrérie.
Mais cet odieux forfait, totalement gratuit et de pure méchanceté, avait perverti l'ambiance et révélé à son dirigeant sa grande solitude.
Quelqu'un en qui il avait toute confiance l'avait trahi, grugé.
Quand à tous les autres à qui il avait beaucoup donné, ils s'en fichaient.
Ils furent quelques uns à vider leurs coffres et leur maison pour remeubler les lieux.
Mais ils ne parvinrent jamais à lui redonner sa qualité initiale.
Et surtout...
Personne ne parvint à guérir le cœur blessé de son dirigeant.
Peu à peu, il s'éloigna.
Lui qui venait quotidiennement se mettre à l'écoute des autres ne trouvait ni écoute, ni soutien.
Et une grande colère et incompréhension l'habitaient.
Ses périodes de méditations entre deux visites furent de plus en plus espacées.
Mon ami Maitre du Savoir continue fidèlement sa route.
De temps en temps, il passe à cette Maison de Confrérie vidée de son âme. Avec quelques rares anciens, il veille à son entretien.
Presque tous ses membres ont déserté la Terre du Milieu.
Ils sont moins d'une dizaine à venir un moment une fois par semaine. Dix qui ne se connaissent pas, ou plus. Qui ne se parlent pas.
Le pigeonnier est désespérément vide.
Cela fait plus de 3 mois que le "Tür", le chef Ainaril de cette Confrérie, n'a pas reparu.
Le rôle du dirigeant est à "usurper".
La Confrérie des Hérault de l'Akallabeth suit le destin lié à son nom. Comme le Royaume de Numénor, elle s'est faite submerger par la convoitise, la méchanceté et l'indifférence.
Et moi, je suis triste.
J'ai perdu un ami.
Il était mon héros...