"Suite" de <Marlène et Zébulon>Vues d'en haut - avec Gribouille - en Trouée des Trolls.Vous souvenez-vous de Gribouille, l'un des fils de Marlène et Zébulon ?
Il est grand maintenant, il a presque un an. Alors j'ai tenu ma promesse. Je suis venu le chercher pour effectuer un GRAND voyage !
Il y a ceux qui aiment enchainer combats après combats. Moi, je n'aime guère me battre. Mais, ne me prenez pas pour un couard...
Il y a ceux qui aiment la ville et son agitation, les discussions et le contact humain. Je suis un nain des bois.
L'agitation et les bruits de la ville me hérissent les poils. Être seul me convient. Être deux est bien suffisant, et de préférence avec quelqu'un de peu bavard...
Il y a ceux qui préfèrent approfondir leurs talents en artisanat. Je n'ai aucun talent particulier, simple chasseur coupant son bois, tannant ses peaux et ramassant ce que la nature peut m'offrir.
Et la nature a tant à offrir !
Mon plaisir est d'explorer les recoins les plus improbables, mon arc sur le dos, les yeux grands ouverts...
Je suis donc venu chercher Gribouille. Je l'ai bien installé sur mon casque en tête d'ours et je l'ai emmené dans le Trouée des Trolls.
Oh, pas sur des chemins dangereux ! Marlène me découperait en morceaux - en tous petits morceaux - s'il lui arrivait malheur...
Je l'ai emmené sur ces sentiers perdus qui dominent ce monde.
En bas, ils s'agitent, ils s'opposent, ils se tuent.
De là-haut, où personne ne nous agresse, nous avons longé la Mitheithel vers le nord, jusqu'aux premiers contreforts des Landes d'Eden.
Je lui ai montré le Dernier Pont, Ost Durgonn, Ost Belegram et Tisseval, jusqu'à la forêt profonde des trolls des bois.
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Pas plus impressionné que ça le bambin devant les trolls et les araignées ( vus d'en haut et hors de portée de leur méchanceté ).
" On dirait des puces autour d'un morceau de viande " s'est étonné Gribouille.
C'est un bon compagnon. Il s'est installé dans ce pli de l'oreille de mon casque qu'avaient déjà investi ses parents.
Un petit morceau de laine lui a suffit pour se faire un lit douillet dans cette mini grotte.
Il se place sur la truffe lorsque nous voyageons, ne craignant ni la pluie, ni le vent, solidement cramponné à son poste.
De temps en temps, il me demande des explications, vigie curieuse de ce monde fou.
Mais, la plupart du temps, il attend la veillée du soir pour commenter la journée.
Nous avons établi un accord. Il ne me pique pas.
Pour se nourrir, je lui donne la primeur sur les proies que je tue au cours de la journée. Il se jette voracement sur les corps encore chauds. C'est un adolescent en pleine croissance !
Le lapin a sa préférence. Le poisson ne lui plait guère.
Il préfère le sang chaud mais accepte sans se plaindre de se satisfaire du petit morceau de viande que je lui découpe le soir avant de faire rôtir mon diner.
Il teste tout ce que je mange et me fait bien rire avec ses mines dégoutées devant les aliments cuits !
Il a découvert les mures avec régal et s'en est tellement barbouillé qu'il a dû prendre un bain dans une goutte d'eau versée dans une demi coquille de noix.
Lorsque je l'ai ramené chez ses parents à Bree, Marlène l'a examiné sous toutes les coutures, en mère inquiète.
Gribouille l'a laissé faire, un peu excédé.
Zébulon avait l’œil approbateur devant la musculature qu'avait pris ce fils turbulent, et cette nouvelle façon qu'il avait de regarder calmement au loin.
" Il commence à vous ressembler, Roboin..."
Gribouille a souri de toutes ses mandibules puis il m'a regardé.
" Ne partez pas sans moi vers cet Agamaur que nous avons vu au loin ! "
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Pas d'inquiétude, petit frère. Je viendrai te chercher...